Être parent

Published 27 July 2013
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Published in The Times, 27th July 2013

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Félicitations au duc et à la duchesse de Cambridge pour la naissance de leur premier enfant. Pour reprendre les paroles d’une des plus anciennes bénédictions, Que D.ieu le protège et le bénisse. Puisse Son visage rayonner sur lui, et qu’Il lui soit gracieux. Que D.ieu tourne Sa face vers lui et qu’Il lui accorde de la paix.

Il y a quelque chose de très spirituel dans la naissance d’un enfant. Stephen Hawking a écrit à la fin de A Brief History of Time que si l’on pouvait découvrir une théorie des champs unifiée, nous connaîtrions alors “l’esprit de D.ieu”. Je soupçonne que la vérité est différente. Vous n’avez pas besoin de théories physiques pour arriver aussi près que les hommes de la compréhension de l’esprit divin. Tout ce dont vous avez besoin, c’est de devenir parent. Une mère juive américaine a dit : “Depuis que j’ai eu un enfant, je m’identifie bien plus à D.ieu. Maintenant je sais en quoi consiste créer quelque chose que je ne peux pas contrôler.”

Les scènes les plus joyeuses de la Bible illustrent des mères lors de la naissance de leur premier enfant. Sarah, la femme d’Avraham, a dit d’Isaac lorsqu’il est né : “”D.ieu m’a donné une félicité et quiconque l’apprendra me félicitera.” (Genèse 21:6). À la naissance de son fils Samuel, Hannah a chanté, “Mon cœur se délecte en l’Éternel” (I Samuel 21:6). Lorsque Ruth eut un enfant, les gens se rassemblèrent autour de Naomi, sa belle-mère qui avait beaucoup souffert, et dirent : “Loué soit l’Éternel qui, dès ce jour, ne te laisse plus manquer d’un défenseur !” (Ruth 4:14). Ils dirent que son nouveau petit-fils serait le “consolateur de son âme” (Ruth 4:15). La naissance d’un enfant, hier comme aujourd’hui, était bien plus qu’une joie familiale. C’était une célébration communautaire. John Donne a dit: “La mort de tout homme me diminue, car je fais partie de l’humanité.” Le corollaire est que nous sortons tous grandis de la naissance d’un enfant, car chaque nouveau-né est un témoignage de l’amour qu’une nouvelle vie amène dans ce monde. C’est là où l’amour humain se rapproche le plus de l’amour de D.ieu, Celui qui nous a créés et qui a créé l’univers.

En décrivant D.ieu en tant que parent, la Bible hébraïque a octroyé à la parentalité une dignité sans précédent. En effet, le seul verset de toute la Bible qui explique la raison pour laquelle D.ieu a choisi Avraham pour être le fondateur d’une nouvelle alliance déclare : “Si je l’ai distingué, c’est pour qu’il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d’observer la voie de l’Éternel, en pratiquant la vertu et la justice ; afin que l’Éternel accomplisse sur Abraham ce qu’il a déclaré à son égard.” (Genèse 18:19) Avraham et Sarah furent choisis précisément parce qu’ils avaient tout pour être de bons parents, D.ieu avait confiance dans le fait qu’ils seraient des exemples pour les générations à venir, en enseignant à leurs descendants comment vivre selon les nobles idéaux de la vertu et de la justice. 

Moïse a aussi souvent parlé du devoir des parents d’éduquer leurs enfants : “Tu les inculqueras à tes enfants et tu t’en entretiendras, dans ta maison, en voyage, en te couchant et en te levant” (Deutéronome 6:7). Isaïe a imaginé une époque où “Tous tes enfants seront les disciples de l’Eternel; grande sera la concorde de tes enfants” (Isaïe 54:13). Il a parlé de la promesse de D.ieu selon laquelle “les paroles que j’ai mises en ta bouche, elles ne doivent point s’écarter de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de celle des enfants de tes enfants, que ce soit à présent ou dans les temps futurs” (Isaïe 59:21). Les parents sont les éducateurs par excellence, et ils enseignent à leurs enfants moins par ce qu’ils disent que par leurs actes et par ce qu’ils sont. Tel que Wordsworth l’a dit dans The Prelude : “Ce que nous avons aimé, les autres aimeront, et nous leur montrerons comment.”

Être parent est une tâche exigeante. Comme le dicton yiddish dit comme suit : “Sans les enfants, que ferions-nous pour être irrité ?” Mais il n’y a pas de tâche plus sacrée ou plus gratifiante. Chaque enfant conçu avec amour témoigne d’une foi profonde et émouvante en l’avenir, dans le renouveau humain, et dans la vie elle-même en tant que bénédiction suprême. Et chaque parent sait dans son cœur que le vrai privilège est davantage dans le fait d’avoir la chance d’aimer que d’être aimé. Le Psaume 127 dit que les enfants sont “un don de l’Éternel” (Psaumes 127:3), qu’Il nous donne en bonne garde. Ils représentent notre plus grande indication d’immortalité.

Puisse D.ieu se tenir aux côtés du nouveau-né royal et de ses parents, les protégeant de tout mal et leur apportant des bénédictions, joie et la tendresse de l’amour sous ses nombreuses formes.