Le Conseil de Chrétiens et de Juifs

Published 18 November 2011
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Broadcast on BBC Radio 4’s Thought for the Day, 18th November 2011

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Cette idée de Thought for the Day (Pensée du Jour) a été diffusée sur l’émission Radio 4 de la BBC intitulée Today.


Il y a soixante-dix ans, lors de l’une des nuits les plus noires de l’histoire de l’humanité, l’archevêque William Temple et le grand rabbin Joseph Hertz se sont réunis pour allumer une bougie d’espérance. Pendant que les juifs se faisaient massacrer en grand nombre par les nazis, Temple pensait que les chrétiens devaient prendre position. Hertz était d’accord, et c’est ainsi que naquit la première organisation interconfessionnelle en Angleterre, le Conseil des chrétiens et des juifs.

Aujourd’hui, nous tenons l’activité interconfessionnelle pour acquise. Nous oublions à quel point il a fallu du courage et de l’imagination de la part des pionniers pour mettre ce processus en marche. Pendant près de 2000 ans, la relation entre l’Église et les juifs fut empreinte d’une hostilité qui ajouta une série de mots au vocabulaire de la souffrance humaine : disputation, conversion forcée, inquisition, autodafé, ghetto, expulsion et pogrom.

Afin que les juifs et les chrétiens se rassemblent, les deux côtés devaient dépasser des attitudes de suspicion et de peur solidement enracinées. Et ils ont réussi. Temple a utilisé le BBC World Service pour diffuser un message aux hongrois de sauver les juifs où ils le pouvaient. Il a livré un discours vibrant à la Chambre des lords en 1943, en affirmant que les chrétiens se tenaient à la barre de l’histoire, de l’humanité et de D.ieu. Il s’agissait d’un leader religieux de haute volée, et nous en bénéficions encore aujourd’hui, sous la forme de centaines d’organisations interconfessionnelles qui existent toujours dans toute l’Angleterre, tissant des liens d’amitié au-delà des frontières de la religion.

Prenons un exemple simple : une synagogue à Swansea fut vandalisée et ses objets sacrés, les rouleaux de la Torah, profanés. Dès que les gens en ont entendu parler, un groupe chrétien local s’est rassemblé pour aider la communauté juive à réparer les dommages. Lorsque j’ai officié lors de la réinauguration, plus de la moitié de la congrégation dans la synagogue étaient membres des églises locales.

Et naturellement, le travail est allé bien au-delà des juifs et des chrétiens. Le lendemain du 11 septembre, l’un de nos rabbins, Leonard Tann, s’est rendu chez l’imam de l’une des plus grandes mosquées à Birmingham et a dit : “Ce seront des jours difficiles pour les musulmans, et j’aimerais que vous sachiez que la communauté juive sera là pour vous soutenir”. Birmingham est devenu un modèle pour la manière dont les dirigeants de toutes les religions travaillent ensemble pour promouvoir de bonnes relations.

Il y a des endroits dans le monde où la religion est toujours une source de conflit. En Angleterre, pas systématiquement mais la plupart du temps, des religions qui s’ignoraient pendant des siècles ont désormais tissé des liens amicaux. Nous devons cela au travail pionnier du Conseil des chrétiens et des juifs, dont l’exemple continue de nous inspirer aujourd’hui.