Transformer les malédictions en bénédictions
Family Edition

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Chémot

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La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: rabbisacks.org/covenant-conversation/shemot/transformer-les-malédictions-en-bénédictions.

La Genèse se termine sur une note presque sereine. La famille a été réunie. Jacob a retrouvé son fils qu’il avait perdu depuis si longtemps. Joseph a pardonné à ses frères. C’est sous sa protection et son influence que la famille s’est installée à Gochen, l’une des régions les plus prospères d’Égypte. Ils ont maintenant des maisons, des propriétés, de la nourriture, la protection de Joseph et la faveur de Pharaon. Il semblerait que ce soit l’âge d’or de l’histoire de la famille d’Abraham.

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Puis, comme cela est arrivé si fréquemment depuis, “Un roi nouveau s’éleva sur l’Égypte, lequel n’avait point connu Joseph” (Ex. 1:8). Au début du livre de Chémot, il y a un changement de climat politique. La famille perd les faveurs de Pharaon. Ce dernier dit à ses conseillers: “Voyez, le peuple d’Israël surpasse et domine la nôtre”.Usons d’expédients contre elle ; autrement, elle s’accroîtra encore” (Exode 1:9-10). C’est ainsi que tout le mécanisme d’oppression s’enclencha : travaux forcés qui se transformèrent en esclavage, et qui devinrent une tentative de génocide.

L’histoire est gravée dans notre mémoire. Nous la racontons chaque année, et nous la résumons dans nos prières chaque jour. Cela fait partie intégrante de l’identité juive. Mais il y a une phrase qui se démarque du récit : “Mais, plus on l’opprimait, plus sa population grandissait et débordait”. Cela fait partie de la vie juive, tout comme l’oppression elle-même. Plus les choses s’aggravent, plus nous devenons forts. Les juifs sont ceux qui non seulement survivent, mais qui prospèrent dans l’adversité.

L’histoire juive n’est pas uniquement une histoire de juifs qui subissent des catastrophes à même d’éteindre des groupes moins endurants. Après chaque désastre, les juifs se sont renouvelés. Tout comme les Maccabées ont découvert une fiole d’huile perdue, notre peuple a toujours été capable de découvrir un réservoir spirituel jusqu’alors caché, alimentant de nouvelles formes d’expression de soi collectives en tant qu’ambassadeurs du message de D.ieu au monde.

Mais d’où est venue cette capacité juive de transformer la faiblesse en force, l’adversité en avantage, les ténèbres en lumière ? Cela remonte au moment où notre peuple a reçu son nom, Israël. À ce moment-là, alors que Jacob s’est battu seul avec un ange durant la nuit, l’aube se profila, et son adversaire l’a alors supplié de le laisser partir. “Je ne te laisserai point, que tu ne m’aies béni” dit Jacob (Gen. 32:27). Telle est la source de notre obstination étrange et distinctive. Nous avons peut-être combattu toute la nuit. Nous sommes peut-être fatigués et proches de l’épuisement. Nous boitons peut-être, comme Jacob. Mais nous ne laisserons pas notre adversaire partir avant d’avoir retiré une bénédiction de la rencontre. Cela ne s’est guère avéré être une concession mineure et temporaire. Elle est devenue la base de son nouveau nom et de notre identité. Israël, le peuple “qui a jouté contre des puissances célestes et humaines et qui est resté fort” (Gen. 32:29), est un peuple qui grandit et devient plus fort après chaque conflit et catastrophe.

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Il existe quelque chose de profondément spirituel et de très pratique dans cette capacité à faire évoluer les mauvais moments de la vie en impulsion de créativité. C’est comme si, ancrée en notre for intérieur, une voix s’exclamait : “Tu es dans cette situation, aussi grave soit-elle, car il existe une tâche à accomplir, une compétence à acquérir, une force à développer, une leçon à apprendre, un mal à corriger, un éclat de lumière à sauver, une bénédiction à découvrir, car je t’ai choisi pour livrer un témoignage à l’humanité selon lequel, parmi les souffrances, des bénédictions en jaillissent si vous leur faites face suffisamment longtemps avec une foi inébranlable”.


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Questions à poser à la table de Chabbath

  1. Pourquoi pensez-vous que la tragédie peut mener à la créativité ?
  2. Avez-vous vécu cela dans votre vie ou avec des gens dans votre vie ?
  3. Quels exemples de ce phénomène, celui de transformer des malédictions en bénédictions, pouvez-vous retrouver dans l’histoire juive ?

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UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

L’espoir d’un fou

par Rabbi Dr Raphael Zarum

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L’un de mes romans préférés est le Seigneur des anneaux de Tolkien. Il relate l’histoire de quatre simples petites créatures, les hobbits, qui ont changé leur monde en combattant les ténèbres et le mal.

Après une longue et périlleuse aventure, arrive un moment où tout semble perdu. C’est la nuit précédant le combat final, et l’un des hobbits, qui se nomme Pippin, se tient aux côtés du grand magicien Gandalf alors qu’ils regardent tous deux le royaume du mal de Mordor, où toutes les bêtes féroces sont réunies, prêtes à les détruires. Nos héros sont fatigués, apeurés et en infériorité numérique totale.

Tremblant, Pippin se tourne vers Gandalf et lui demande “Y a-t-il de l’espoir ?” La réponse du magicien est d’une franchise brutale : “Il n’y a jamais eu d’espoir”. Mais ensuite, voyant la terreur sur le visage du petit hobbit, Gandalf lui lance un grand sourire et ajoute : “Eh bien, peut-être l’espoir d’un fou”. Puis les deux se retournent pour observer encore une fois le menaçant Mordor.

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Rabbi Dr Raphael Zarum est le directeur de la London School of Jewish Studies, et titulaire de la chaire de pensée juive moderne de Rabbi Sacks.

Après des siècles d’esclavage en Égypte, les Israélites avaient presque perdu espoir. Ils ne purent imaginer comment ils pourraient un jour être libres. Même lorsque Moïse est arrivé avec un message de D.ieu, la plupart d’entre eux pensaient qu’il s’agissait de l’espoir d’un fou. Mais, avec l’aide de D.ieu, l’esclavage s’est terminé, et ils émergèrent d’Égypte victorieux. Il n’est jamais fou de garder espoir, même lorsque vous pensez qu’il n’y en a plus.


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Un Regard Plus Profond

Approfondir les idées partagées par Rabbi Sacks sur Chémot. Rabbi Dr Raphael Zarum partage ses propres réflexions sur l’essai principal.

Quelle leçon retenez-vous de “Transformer les malédictions en bénédictions” ?

La notion selon laquelle être juif signifie ne jamais renoncer. Cela implique de chercher une manière de rendre les choses meilleures, même lorsque tout va mal. Nous sommes issus d’une longue lignée d’individus qui n’ont jamais renoncé, et c’est la raison pour laquelle nous sommes toujours là.


Qu’est-ce qui vous a inspiré dans l’article de cette semaine ? 

Rabbi Sacks souligne la phrase la plus surprenante dans le chapitre d’ouverture du livre de Chémot : “Mais, plus on l’opprimait, plus sa population grandissait et débordait” (Chémot 1:12). Cela est surprenant car cela aurait dû être le contraire. Lorsque les choses sont trop difficiles, beaucoup de gens renoncent ! En fait, le Midrach nous révèle que la plupart des hommes hébreux renoncèrent. Ils ne voulaient pas d’autres enfants car ils les condamneraient à une vie d’esclavage, remplie de douleur et de difficultés. Même le père de Moïse ressentait la même chose.

Ce furent les femmes qui changèrent le cours des choses. Elles étaient engagées à amener de nouvelles vies dans ce monde, peu importe les conditions. Elles ont persuadé leur mari et leur père de continuer et de fonder leur famille. Elles ont compris que la vie était précieuse, et qu’elle vaut toujours la peine de se battre pour elle. Leur engagement a surpris les Égyptiens, et il a montré à D.ieu ce dont les Israélites étaient capables.


Quel impact Rabbi Sacks a-t-il eu sur votre foi? 

Dans le contexte de mon travail – enseigner la Torah aux adultes et former des enseignants dans les écoles juives -, j’ai eu le privilège de rencontrer Rabbi Sacks régulièrement pendant presque dix ans. À l’occasion, lorsque les choses n’allaient pas bien, lorsque les programmes échouaient ou l’argent manquait, j’étais triste et contrarié.

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Rabbi Sacks l’avait compris. Il partageait avec moi certains de ses propres défis. Nous avons discuté de combien cela a dû être difficile pour Moïse, le roi David et la reine Esther. Cela lui donna de l’énergie, et cela m’inspira. Il m’a dit que nous étions tous ensemble dans cette épreuve, chacun d’entre nous, chaque juif, en remontant jusqu’à Abraham. Et je quittais toujours son bureau en éprouvant une certaine effervescence, prêt à faire face au prochain défi.


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Infos Torah

Q : Les quatre premiers mots du livre de Chémot sont “ve’eyleh shemot Bnei Yisrael”, c’est-à-dire, “Voici les noms des fils d’Israël”. Quels indices ces quatre mots veulent-ils nous donner?

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

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Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

R: Le Ba’al Hatourim (sur Chémot 1:1) cite la Guémara dans Berakhot 8b, et dit que les lettres de ces quatre mots font oeuvre de rappel de la tradition de lire deux fois par semaine le texte original de la paracha, et une fois la traduction de Onkelos.

Ve’eyleh – Ve’adam Asher Lomed Haseder

Chémot – Shnayim Mikra Ve’echad Targum

Bnei – B’kol Na’im Yashir

Yisrael – Yichyeh Shanim Rabot Aruchim L’olam

C’est-à-dire “celui qui lit la paracha deux fois du texte, et une fois du targoum, en la chantant avec joie, méritera de longue années”.


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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