L’amour d’un père
Family Edition

family parents kids children sunset silhouette family siblings brother sister father mother

READ IN

icon the parsha in a nutshell

La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: https://rabbisacks.org/covenant-conversation/toldot/lamour-dun-pere/

Yaakov et Esav étaient jumeaux, mais ils étaient entièrement différents Nous n’avons pas de difficulté à comprendre pourquoi Rébecca aimait Jacob notre patriarche, mais pourquoi Isaac aimait-il Esaü, qui n’était ni un penseur ni un serviteur de D.ieu, mais plutôt un homme qui s’est rebellé contre le judaïsme, qui était rustre et à tendance sauvage, et qui s’est marié avec des femmes non juives ?

family parents children bubble protection hand safe security serveillance

La réponse est simple. Isaac aimait Esaü car Esaü était son fils, et c’est ce que les parents ressentent. Ils aiment leurs enfants de manière inconditionnelle. Cela ne veut pas dire non plus qu’il pensait qu’Esaü était la bonne personne pour perpétuer l’alliance ; ni qu’il n’a pas éprouvé de peine lorsqu’Esaü s’est marié à des femmes héthéennes. Le texte le mentionne explicitement. Isaac a perçu le vrai caractère d’Esaü. Mais il savait également qu’un père doit aimer son fils car c’est son fils. Il peut quand même lui reprocher ses actions. Mais un parent ne déshérite pas son enfant, même lorsque l’enfant le déçoit. Isaac nous enseignait là une leçon fondamentale de parentalité.

Isaac savait que son père avait renvoyé son frère Ismaël. Il a probablement dû réaliser à quel point cela avait peiné Abraham et porté atteinte à Ismaël. Il existe une série remarquable de midrachim qui suggère qu’Abraham avait visité Ismaël après qu’il l’ait renvoyé, et d’autres qui affirment que ce fut Isaac qui a permis la réconciliation. Isaac était alors déterminé à ne pas infliger le même destin à Esaü.

De la même manière, il connaissait au plus profond de lui-même le coût psychologique qu’a eu l’épreuve de la ligature sur lui-même et sur son père.L’épreuve fut sans doute nécessaire, sinon D.ieu ne l’aurait pas ordonnée. Mais elle laissa des cicatrices, des séquelles psychologiques, et elle fit en sorte qu’Isaac fut déterminé à ne pas sacrifier Esaü, son propre fils. Ainsi, d’une certaine manière, l’amour inconditionnel d’Isaac pour Esaü était un tikkoun de la rupture de la relation père-fils qui se produisit lors de la ligature.

Nous pouvons même aller plus loin. D’une certaine manière, le cadeau d’amour paternel d’Isaac contribua à tracer le chemin de la prochaine génération, dans laquelle tous les enfants de Jacob restèrent dans le droit chemin.

Il y a une discussion passionnante entre deux sages de la Michna qui ont une position à ce sujet. Il existe un verset dans le Deutéronome (14:1) qui dit que les juifs sont les enfants de D.ieu. Rabbi Yéhouda a affirmé que cela est vrai uniquement lorsque les juifs se comportent d’une manière digne d’être les enfants de D.ieu. Rabbi Méir a dit que c’est inconditionnel : peu importe que les juifs se comportent comme les enfants de D.ieu ou non, ils restent tout de même considérés comme les enfants de D.ieu. 

Prendre cette idée au sérieux, centrale au judaïsme, d’Avinou Malkénou, que notre Roi est avant tout notre parent, c’est investir dans notre relation avec D.ieu les émotions les plus fortes. Nous luttons avec Lui comme un enfant le fait avec ses parents. La relation est parfois tendue, conflictuelle, même douloureuse, mais ce qui lui donne sa profondeur est de la savoir indestructible. Peu importe ce qui arrive, un parent est un parent, et un enfant est un enfant. Le lien peut être profondément endommagé, mais il n’est jamais brisé au point d’être irréparable.

parent child align fingers touching hands

C’est peut-être ce qu’Isaac signalait à toutes les générations de par son amour continu pour Esaü. Lui qui était si différent de lui, si différent en caractère et en piété, et pourtant jamais il ne l’a rejeté, tout comme le Midrach dit qu’Abraham n’a jamais rejeté Ismaël et a trouvé des manières de lui communiquer son amour. L’amour inconditionnel n’est pas à l’abri de toute critique, mais il est incassable. C’est comme cela que l’on devrait aimer nos enfants, car c’est comme cela que D.ieu nous aime.


image 4

Questions à poser à la table de Chabbath

  1. Quelle est selon vous la source de l’amour profond que les parents éprouvent envers leurs enfants ?
  2. Pensez-vous qu’Esaü mérite l’amour de son père ?
  3. Pourquoi la Torah a-t-elle besoin d’enseigner la leçon d’amour inconditionnelle ? N’est-ce pas une émotion naturelle ?

icon a story for shabbat
UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

Une poignée de main

par Rabbi Dr. Sam Lebens

J’étais un jeune universitaire, participant à un événement de fin de semaine pour des étudiants juifs. Rabbi Sacks et sa femme Elaine étaient nos invités d’honneur. La Kabbalat Chabbat venait de commencer. Rabbi Sacks était assis devant, et moi derrière.

friendship handshake e1668908302845

Quelques années plus tôt, j’avais écrit à Rabbi Sacks en raison d’une crise personnelle de foi et de confiance en soi. Nous avions gardé contact. Lorsqu’il m’a vu assis derrière, il se leva, se dirigea vers moi, me donna une poignée de main chaleureuse, me dit “Chabbat Chalom”, puis retourna à sa place.

Tout le monde me regarda. Qui étais-je ? Pourquoi le grand rabbin a-t-il interrompu sa prière pour me saluer ?

sam lebens circle headshot
Samuel Lebens est professeur de philosophie à l’Université de Haïfa. Son dernier livre est ‘A Guide for the Jewish Undecided.’

Mais il me connaissait. Il savait ce que sa poignée de main signifiait à mes yeux : il m’avait remarqué et il me valorisait, il m’indiquait que je devais avoir confiance en moi car lui avait confiance en moi. Il me donnait également une reconnaissance publique afin que je ne me sente pas comme un étranger, confiant d’aller de l’avant et d’être volontaire pour des postes de leadership dans une telle communauté.

Erich Auerbach a dit que le texte de la Torah est “chargé de contexte”. Selon Rabbi Sacks, cela signifie que, dans la Torah, “il y a plus de choses qui sont non dites que dites”. Ce fut une poignée de main. Deux mots. Mais ce fut “chargé de contexte”, avec le souci et la compassion d’un Rabbin pour son étudiant. Cela est toujours gravé en moi.


icon a closer look

Un Regard Plus Profond

Approfondir les idées partagées par Rabbi Sacks sur Toldot. Samuel Lebens partage ses propres réflexions sur l’essai principal.

Qu’avez-vous retenu de “l’amour d’un père” ? 

Que l’amour d’un parent pour un enfant devrait être indestructible. Nos enfants peuvent nous faire du mal, ou nous décevoir, mais l’amour d’Isaac pour Esaü nous rappelle que le lien d’amour qui nous rattache à nos enfants devrait être impossible à rompre.

Qu’est-ce qui vous a inspiré dans l’article de cette semaine ? 

En tant que parent, j’ai été inspiré de m’assurer que mes enfants ressentent l’étendue de l’amour que j’éprouve à leur égard, et qu’à travers mon amour envers eux, je peux leur enseigner comment l’amour de D.ieu pour nous tous est également inconditionnel, que peu importe à quel point on peut s’éloigner, il y a toujours un chemin du retour, pavé par l’amour parental et inconditionnel de D.ieu.

bond of love hands parent baby hold protect

Quelle est votre citation favorite de Rabbi Sacks cette semaine, et pourquoi ? 

“Un parent ne déshérite pas son enfant, même lorsque l’enfant ne répond pas à ses attentes. Isaac nous enseignait une leçon fondamentale de la parentalité.” Malheureusement, nous entendons certains parents, D.ieu préserve, qui déshéritent leurs enfants lorsqu’ils les ont déçus. Parfois, les gens pensent qu’en reniant leur enfant rebelle, ils agissent de manière particulièrement pieuse et religieuse. Mais Rabbi Sacks entend le message contraire dans les propos de la Torah. Comment nos enfants apprendront-ils qu’il y a toujours un chemin pour revenir vers D.ieu, à moins qu’ils n’apprennent que l’amour que D.ieu leur porte est inconditionnel ? Et comment nos enfants apprendront-ils les enseignements sur D.ieu à moins qu’ils n’apprennent ce que l’amour inconditionnel signifie, dans le contexte parental et familial ?


torah trivia icon

Infos Torah

Q: Isaac bénit Esaü “mishmanai ha’aretz yihyeh moshavecha”, que Rabbi Sacks traduit comme signifiant “Une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t’enverront leur rosée”. (Voir Béréchit 27:39)  

Selon Rachi, à quel pays Isaac fait-il référence dans sa bénédiction à Esaü ?  

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

icon educational companion transparent

Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

A: Rashi nous enseigne que cela fait référence à l’Italie.


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

More on Toldot

Covenant & Conversation Family Edition
Toldot 5784

Pourquoi Isaac aimait-il Esaü ?

Résumé Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici www.rabbisacks.org/covenant-conversation/toldot/pourquoi-isaac-aimait-il-esau. Même avant leur naissance, Jacob et Esaü luttaient…