Le moral dans un monde matériel
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La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/vaera/le-moral-dans-un-monde-materiel.

Au début de la paracha de cette semaine, D.ieu dit à Moïse qu’Il libèrera les Israélites, et lui dit de l’annoncer au peuple. Puis nous lisons ensuite :

“Moïse redit ces paroles aux enfants d’Israël mais ils ne l’écoutèrent point, ayant l’esprit oppressé par une dure servitude.”

Chemot 6:9

La phrase en italique semble assez simple. Le peuple n’a pas écouté Moïse car il lui avait délivré des messages de D.ieu qui n’avaient en rien amélioré la situation. Ils étaient préoccupés par leur survie quotidienne. Ils n’avaient pas le temps pour des promesses utopiques qui ne semblaient pas ancrées dans la réalité. Moïse n’avait rien réussi à produire dans le passé. Ils n’avaient aucune raison de croire qu’il le ferait à l’avenir. Jusque là, tout est très clair.

burning bush 2020

Mais il y a quelque chose de plus subtil qui se déroule en filigrane. Lorsque Moïse rencontra D.ieu pour la première fois lors de l’épisode du buisson ardent, D.ieu lui demanda de diriger, mais Moïse ne cessait de refuser, de peur que le peuple ne l’écoute point. Il n’était pas un homme à la parole facile. Il parlait lentement. C’était un homme “à la parole embarrassée” (Ex 6:30). Il manquait d’éloquence. Il ne pouvait pas impressionner les foules. Il n’était pas un dirigeant inspirant.

Il s’est avéré cependant que Moïse avait à la fois raison et tort ; il avait raison sur le fait que le peuple ne voulait pas l’écouter, mais il se trompait sur la raison. Cela n’avait rien à voir avec ses failles en tant que dirigeant ou orateur. En fait, cela n’avait rien à voir avec Moïse. Le peuple ne voulait pas l’écouter car il avait “l’esprit oppressé par une dure servitude”. En d’autres termes, si vous voulez améliorer la situation spirituelle des gens, améliorez d’abord leur situation matérielle. Il s’agit de l’un des aspects les plus humanistes du judaïsme.

Le Rambam met l’accent sur cet aspect dans le Guide des Égarés. Il explique que la Torah a deux objectifs : le bien-être de l’âme et le bien-être du corps. Le bien-être de l’âme est quelque chose d’intérieur et de spirituel, mais le bien-être du corps requiert une société et une économie fortes, où il existe des lois équitables, une répartition et une organisation du travail, et où nous pouvons remédier à la pauvreté. Nous ressentons un bien-être physique lorsque tous nos besoins matériels sont satisfaits, mais aucun d’entre nous ne peut faire cela tout seul. Nous nous spécialisons et échangeons. C’est pour cela que nous avons besoin d’une société bonne, forte et juste.

Selon le Rambam, la réussite spirituelle est plus élevée que la réussite matérielle, mais nous devons assurer cette dernière d’abord, car “une personne qui souffre de la faim, de la soif, de la chaleur ou du froid, ne peut pas comprendre une idée même si elle est formulée par quelqu’un d’autre, et encore moins y parvenir par son propre raisonnement”. En d’autres termes, si nos besoins physiques fondamentaux ne sont pas satisfaits, nous ne pouvons pas atteindre de hautes sphères spirituelles. Lorsque le moral d’un peuple est miné par un dur labeur, il ne peut écouter Moïse. Si vous souhaitez améliorer la situation spirituelle des gens, améliorez d’abord leurs conditions de vie matérielle.

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Réduire la pauvreté, guérir les malades, maintenir l’état de droit et le respect des droits de l’homme : telles sont les tâches spirituelles qui ne sont pas moins importantes que la prière et l’étude de la Torah. Les gens ne peuvent pas écouter le message de D.ieu si leur moral est miné et qu’ils se livrent à des travaux épuisants.


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Questions à poser à la table de Chabbath

  1. Qu’est-ce qui est plus important selon vous, votre bien-être physique ou votre bien-être mental, émotionnel et spirituel ?
  2. Le judaïsme se concentre-t-il de manière équivalente sur le physique et le spirituel ? Pourquoi ? 
  3. Comment pouvons-nous agir afin d’aider les gens à atteindre à la fois le bien-être spirituel et le bien-être physique ?

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UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

L’espoir d’un fou

Raconté par Rachel Fink

Geulah Fink Book Signature inscription the great partnership TGP

Le 17e anniversaire de ma fille coïncidait avec son séjour en colonie de vacances. Je me demandais quel petit cadeau je pouvais lui envoyer, un scientifique en herbe et une jeune femme religieuse. Rabbi Sacks venait de publier The Great Partnership, et sachant qu’elle appréciait ses livres et les trouvait inspirants, je décidai de lui acheter et de le lui envoyer. Alors que je sortais de la librairie, le cadeau en main, je tombai sur Joanna, la directrice du bureau de Rabbi Sacks, et dans ma lancée, je lui demandai si Rabbi Sacks accepterait de dédicacer le livre pour ma fille.

Le livre est bien arrivé à la colonie et ma fille m’a appelée, pleine d’enthousiasme, une fois le cadeau reçu. Elle rit en découvrant la couverture intérieure. Elle a cru que j’avais dû imiter la signature de Rabbi Sacks avec un message ! Il ne s’attarderait sûrement pas à écrire un message pour une adolescente qu’il ne connaissait pas. Lorsque je lui dis qu’il s’agissait d’une dédicace véridique, elle ne m’a pas demandé comment j’avais réussi à faire signer le livre, mais elle s’est demandée pourquoi Rabbi Sacks, le grand rabbin, aurait pris le temps de signer le livre pour elle.

Sachant que le thème central du livre est la façon dont la science et la religion nourrissent des objectifs différents dans ce monde, avec le science se concentrant sur la manière dont le monde fonctionne, et la religion qui donne un sens au monde, Rabbi Sacks a compris qu’à l’âge de 17 ans, ma fille était à un stade de sa vie où elle sentait qu’elle devait choisir entre la science et le religion. Je crois que le fait de lui dédicacer ce livre était sa façon de lui dire qu’elle n’avait pas besoin de choisir.

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Rachel Fink est le PDG de la communauté sépharade S&P, et une éducatrice juive.

Plus de 10 ans après, ma fille travaille dans le domaine de la science et vie une vie religieuse remplie de sens. The Great Partnership se trouve toujours sur les étagères de ma fille, et y occupe une place très spéciale, qu’elle réserve pour sa catégorie de “livres préférés”.


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Un Regard Plus Profond

Approfondir les idées partagées par Rabbi Sacks sur Vaera. Rachel Fink partage ses propres réflexions sur l’essai principal.

Quelle citation retenez-vous le plus de “Le moral dans un monde matériel”? 

“D.ieu doit être recherché dans ce monde, pas uniquement dans le prochain”.

Qu’est-ce que ces paroles signifient pour vous?

Les concepts de spiritualité sont souvent difficiles à comprendre. Il est facile de penser que la spiritualité soit quelque chose que seuls les gens profondément religieux peuvent vivre. Mais Rabbi Sacks nous enseigne quelque chose de fondamentalement différent. En se basant sur l’expérience particulièrement éprouvante des Bné Israël en tant qu’esclaves, et de quelle manière cela les a empêché d’écouter la parole divine, Rabbi Sacks trace deux facettes aussi importantes l’une que l’autre chez l’être humain : le physique et le spirituel. Ce dernier est bien plus difficile à atteindre si le premier n’est pas comblé. Même le Cohen Gadol a demandé que les Bné Israël aient d’abord du confort matériel, sachant que, sans les éléments fondamentaux que sont la nourriture et le foyer, le peuple ne pourrait pas aspirer à de plus hautes sphères, et ne pourrait pas non plus faire face aux aléas de la vie.

Nous vivons dans une société où le “moi” prend le dessus sur le “nous”. Les pensées du “moi” précèdent souvent les pensées dirigées vers l’autre. L’individu est donc placé avant le bien collectif. Rabbi Sacks nous rappelle que le judaïsme s’est toujours efforcé de faire en sorte que le monde soit un monde meilleur. En jouant notre rôle consistant à répondre aux besoins des autres, nous pouvons également devenir des êtres spirituels et rencontrer D.ieu au moyen des actions de ‘Hessed.

Comment pouvons-nous intégrer cette idée de manière pratique?  Un vie spirituelle amène de la satisfaction et du sens, et est distincte d’une vie religieuse.  En prenant sur soi un petit acte de ‘Hessed, nous pouvons rehausser notre propre vie et celles des autres, et faire en sorte que le monde dans lequel nous vivons soit un monde meilleur.

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Rabbi Sacks l’avait compris. Il partageait avec moi certains de ses propres défis. Nous avons discuté de combien cela a dû être difficile pour Moïse, le roi David et la reine Esther. Cela lui donna de l’énergie, et cela m’inspira. Il m’a dit que nous étions tous ensemble dans cette épreuve, chacun d’entre nous, chaque juif, en remontant jusqu’à Abraham. Et je quittais toujours son bureau en éprouvant une certaine effervescence, prêt à faire face au prochain défi.


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Infos Torah

Q : À quel moment de notre histoire la lumière, le son et la gravité ont tous voyagé à la même vitesse? 

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

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Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

R : Cette semaine, nous voyons la première des dix plaies subies par les égyptiens. La septième est barad, qui est généralement traduite par la “grêle”.

Dans Chémot 9:23, le passouk décrit barad comme du tonnerre, de la grêle et du feu qui surgissent exactement à la même seconde. Ce fut un événement rare et miraculeux, car les scientifiques ont découvert que la vitesse de la gravité est de 32 pieds par seconde, la vitesse du son est de 1100 pieds par seconde, et la vitesse de la lumière est de 186 000 miles par seconde. 


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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