Un sentiment de famille
Family Edition

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La paracha en bref

Ce résumé est adapté de l’essai principal de cette semaine par Rabbi Sacks, disponible ici: www.rabbisacks.org/covenant-conversation/behar/un-sentiment-de-famille.

Dans la paracha de cette semaine, nous voyons à plusieurs reprises la législation sociale formulée dans le langage de la famille. Par exemple, “Si donc tu fais une vente à ton frère, ou si tu acquiers de sa main quelque chose, ne vous lésez point l’un l’autre” (Lév. 25:14).

“Frère” dans ces versets n’est pas exprimé au sens littéral. Il signifie parfois “ton parent”, mais il signifie surtout “ton frère juif”. Il s’agit d’une manière distinctive de concevoir la société ainsi que nos obligations envers les autres. Les juifs ne sont pas uniquement des citoyens de la même nation ou adhérant à la même religion. Nous sommes des membres d’une même grande famille. Nous sommes des enfants d’Abraham et de Sarah, biologiquement ou par choix. Nous partageons en grande partie la même histoire. Lors des fêtes, nous revivons les mêmes souvenirs. Nous avons été forgés par les mêmes souffrances. Nous sommes plus que des amis. Nous sommes une michpa’ha, une famille.

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Le concept de famille est absolument fondamental dans le judaïsme. Considérons le livre de la Genèse, le point de départ de la Torah. Il ne s’agit pas essentiellement de théologie, de doctrine ou de dogme. Ce n’est pas une polémique contre l’idolâtrie. Il s’agit de familles : maris et femmes, parents et enfants, frères et sœurs. À des moments-clés de la Torah, D.ieu Lui-même définit Sa relation avec les Israélites en termes de famille. Il dit à Moïse de dire à Pharaon de prononcer en Son nom : “Israël est le premier-né de mes fils” (Ex. 4:22). Lorsque Moïse cherche à expliquer aux Israélites la raison pour laquelle ils ont un devoir d’être saint, Il répond, “Vous êtes les enfants de l’Éternel, votre D.ieu.” (Deut. 14:1). Si D.ieu est notre parent, nous sommes donc tous frères et sœurs. Nous sommes apparentés par des liens qui vont au cœur même de notre identité.

Ce sens de la parenté, de la fraternité et du lien familial est au cœur de l’idée Kol Israël arevin zé bazé, “Tous les juifs sont responsables les uns des autres.” Ou comme Rabbi Shimon bar Yohai l’a affirmé, “Lorsqu’un juif est blessé, tous les juifs souffrent.”

Pourquoi le judaïsme est-il construit sur ce modèle de famille ? C’est en partie pour nous dire que D.ieu n’a pas choisi une élite de gens vertueux ou une secte de gens qui pensent la même chose. Il a choisi une famille, les descendants d’Abraham et de Sarah, qui s’est élargie avec le temps. La famille est le plus puissant véhicule de continuité, et les types de changements que les juifs avaient pour mission d’apporter au monde ne pouvaient pas être atteints en une seule génération. D’où l’importance de la famille comme une place d’éducation – “Tu enseigneras ces paroles à tes enfants” (Devarim 6:7) – et de transmettre l’histoire, particulièrement à Pessa’h lors du Seder.

C’était le sens de la famille qui a gardé les juifs connectés à un réseau d’obligation mutuelle, en dépit de leur dispersion à travers le monde. Cela existe-t-il encore ? Parfois, la division dans le monde juif va si loin, et les insultes lancées violemment par un groupe envers un autre sont si brutales que l’on pourrait presque être convaincu qu’il n’existe pas. 

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Mais cette conclusion est prématurée précisément pour la raison qui fait de la famille un lien aussi élémentaire. Disputez-vous avec un ami et demain, il se peut qu’il ne soit plus votre ami ; disputez-vous avec votre frère et demain, il sera toujours votre frère. 

Le peuple juif reste une famille, souvent divisée, qui se dispute toujours, mais qui est néanmoins liée par un lien commun de destinée. Comme notre paracha nous le rappelle, cette personne qui est tombée est notre frère ou notre sœur, et notre main doit les aider à se relever.


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  1. Pourquoi les familles se disputent-elles si souvent ? 
  2. Pouvez-vous rejoindre une famille dans laquelle vous n’êtes pas né ? Pouvez-vous rejoindre le peuple juif même si vous n’êtes pas juif de naissance ?  
  3. Vous sentez-vous lié aux juifs qui habitent dans d’autres contrées du monde ? 

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UNE HISTOIRE POUR CHABBATH

A’hénou

par Rabbi Aviad Tabory

Rav Aryeh Levin, le grand tsadik de Jérusalem, marchait un jour avec son fils lorsqu’ils furent arrêtés par un homme qui leur demanda, “Rav Aryeh, comment va votre proche parent qui est à l’hôpital ?”Le fils demanda ensuite à son père, “Quel proche parent avons-nous à l’hôpita l?” et Rav Aryeh expliqua à son fils : 

“Alors que je rendais visite aux malades, j’ai entendu qu’il y a avait un homme dont l’état de santé était sérieux. Je me suis assis auprès de lui et lui ai demandé s’il avait des membres de la famille ou des amis qui allaient lui rendre visite prochainement pour le soutenir. L’homme a malheureusement déclaré qu’il n’avait personne dans son entourage. Cet homme était à l’hôpital, je voulais m’assurer qu’il ne serait jamais seul : j’ai donc prévu de lui rendre visite régulièrement, mais le règlement de l’hôpital stipulait que seuls les membres de la famille avaient la permission d’entrer dans sa chambre. Je décidai donc de devenir sa famille.”

Il s’agit d’une très belle histoire qui nous rappelle que tous les juifs font partie d’une grande famille, et que nous devons nous serrer les coudes autant que possible. Cette idée est illustrée par la prière dite chaque lundi et jeudi, lorsque l’on prie pour la sécurité et le bien-être de ses frères et soeurs, le peuple juif :

Mitzvah cholim Rabbi Jonathan Sacks visiting Laniado hospital in 2010 cheering up Harold Sterne in his sick bed chair wing netanya israel 1

Acheinu kol beit yisrael, han’tunim b’tzara, b’tzara uvashivyah, haomdim bein bayam uvein bayabasha. Hamakom Y’racheim, Y’racheim Aleihem v’yotziem mitzara lirvacha um’afaila l’orah umishiabud lig’ulah, hashta ba’agala uvizman kariv. 

Nos frères de toute la maison d’Israël qui sont livrés à la détresse et à la captivité, qu’ils se trouvent sur la mer ou en terre ferme, que le Tout-Puissant ait pitié d’eux et les fasse sortir de la détresse vers la délivrance, des ténèbres vers la lumière, de la servitude vers la liberté, et disons Amen!   

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Un Regard Plus Profond

Rabbi Aviad Tabory partage ses propres réflexions sur l’essai de Rabbi Sacks sur Béhar.

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Rabbi Aviad Tabory enseigne à la Yeshivat Eretz Hatzvi à Jérusalem. Il était le Rav Chalia’h des Bné Akiva du Royaume-Uni lorsque Rabbi Sacks était grand-rabbin, et il est également un Sacks Scholar.

À quel autre endroit Rabbi Sacks mentionne-t-il l’importance de la famille dans la vie juive ? 

En ce qui concerne les quatre fils qui apparaissent dans notre Haggada le soir du Seder, Rabbi Sacks explique qu’il y a un message dans ce portrait de famille de quatre enfants TRÈS différents qui, bien qu’ils ne soient pas d’accord, sont assis à la même table et racontent la même histoire. Bien qu’ils soient différents, ils restent ensemble. Ils font partie de la même famille, et le peuple juif est une famille élargie. Nous nous querellons, nous sommes différents… mais nous faisons tous partie de la même histoire. Chaque enfant puise des forces des autres, tout comme nous puisons des forces en appartenant à un peuple.


Quelle est l’importance du message de Rabbi Sacks de cette semaine pour nous aujourd’hui ? 

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Cette année en Israël fut marquée par des tensions entre partis politiques, qui ont mené à des manifestations de masse. Le langage et la conduite ont parfois été agressifs. Si seulement tous les partis mettaient en pratique le message de cette semaine : nous, le peuple juif, sommes essentiellement une grande famille, qui signifie que même lorsque nous nous disputons, sommes en désaccord, et sommes même en conflit, nous sommes liés les uns aux autres comme une famille !


Pouvez-vous partager quelque chose de personnel que vous avez appris de Rabbi Sacks ? 

Il y a quelques années, Rabbi Sacks a visité la Yeshivat Eretz Hatzvi dans laquelle j’enseigne, et je l’ai interrogé devant tous mes étudiants à propos de l’avenir du judaïsme moderne. Entre autres, il a expliqué avec une grande passion de quelle façon il concevait son devoir personnel en tant que juif dans le monde moderne dans lequel nous vivons ; et que nous devrions tous servir de modèles au monde entier en enseignant et en vivant les éthiques et la moralité de la Torah. Jusqu’à ce jour, j’essaie de mettre en pratique ce message dans mes cours à mes étudiants.


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Infos Torah

Q:

Pouvez-vous trouver les deux endroits dans la Torah qui comportent six mots d’affilée qui ont tous la même première lettre ? Indice : un de ces deux endroits est dans la paracha de la semaine. Deuxième indice : la lettre utilisée dans l’une des phrases à six mots est un alef, et l’autre est un chin.

Adapté de Torah IQ par David Woolf, une collection de 1500 devinettes sur la Torah, disponible dans le monde entier sur Amazon.

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Guide éducatif

Infos Torah: la réponse de cette semaine

Dans la parachat Béhar, lorsque l’on reçoit le commandement de la mitsva du Yovel, il est écrit: cheva chabbatot chanim cheva chanim cheva (Vayikra 25:8).

Tous les six mots commencent par la lettre chin

Dans l’histoire des fils de Yaakov qui se tiennent devant leur frère Joseph en Égypte, ils disent : ich el achiv aval asheimim anakhnou (Berechit 42:21). Dans ce cas, les six mots consécutifs commencent par la lettre alef.  


Covenant & Conversation Family Edition

Written as an accompaniment to Rabbi Sacks’ weekly Covenant & Conversation essay, the Family Edition is aimed at connecting teenagers with his ideas and thoughts on the parsha.

With thanks to the Schimmel Family for their generous sponsorship of Covenant & Conversation, dedicated in loving memory of Harry (Chaim) Schimmel.

“I have loved the Torah of R’ Chaim Schimmel ever since I first encountered it. It strives to be not just about truth on the surface but also its connection to a deeper truth beneath. Together with Anna, his remarkable wife of 60 years, they built a life dedicated to love of family, community, and Torah. An extraordinary couple who have moved me beyond measure by the example of their lives.” — Rabbi Sacks

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