Le centenaire de la déclaration Balfour

Chers lords, la déclaration Balfour de 1917 fut un moment historique significatif pour trois raisons.

D’abord, ce fut un renversement majeur de l’impérialisme. Il a redonné au peuple juif le domicile qui lui fut saisi empire après empire, les assyriens, les babyloniens, les perses, les grecs, les romains, ainsi que les empires chrétiens et musulmans qui se sont battus pendant des siècles pour s’emparer de la terre juive.

Ensuite, ce qui devint l’État d’Israël fut la seule création non-artificielle parmi une série d’États artificiels, entre autres la Jordanie, le Liban, la Syrie, l’Irak et la Libye, qui n’ont jamais été des États auparavant et qui connaissent toujours des conflits ethniques, religieux et tribaux. Seule Israël avait existé auparavant en tant qu’État-nation, il y a 3000 ans et 2000 ans.

Troisièmement, et malgré son échec, elle fut une tentative courageuse d’empêcher ce qui devint par la suite assumé lors de la conférence d’Évian de 1938, lorsque le peuple juif, confronté à ce qu’Hitler appela Vernichtung (extermination), n’avait pas une seule parcelle de terre qu’il pouvait appeler “foyer”, selon l’acception du poète Robert Frost ; un endroit où, si vous y allez, vous devez y être admis.

Aucun peuple ne devrait manquer de terre, ni les palestiniens, ni les juifs.  Et c’est la raison pour laquelle il est tout à fait tragique de constater qu’un siècle après la déclaration Balfour, des groupes importants cherchent toujours à s’opposer à ce que le peuple juif ait un foyer, entre autres l’Iran, le Hezbollah, et le Hamas, deux groupes que le dirigeant de l’opposition de Sa Majesté (le parti travailliste, dirigé par le député Jeremy Corbyn) a qualifié d’ “amis”. Amis de la terreur et la violence, oui. Amis de l’humanité, non.

Chers lords, il est parfaitement honteux que le peuple juif doive encore se battre pour le droit d’exister sur la terre qui est son foyer depuis plus de trente-trois siècles. Constamment menacé par les missiles, la terreur et la délégitimation, il a accompli tellement en science, en médecine, en technologie et en aide humanitaire que j’encourage vivement le gouvernement de Sa Majesté à reconnaître l’État d’Israël comme un témoignage vivant que le pouvoir de l’espérance peut triompher sur la haine.